Retro test – Aladdin

Quand la Mega Drive se paie un jeu de plate-forme magique et un héros plus souple qu’un chat, le plaisir retombe toujours sur ses pattes.

A l’époque où Sega et Nintendo sont encore les meilleurs ennemis du monde, pas facile de feindre la neutralité en jouant sur les deux tableaux. A moins d’avoir l’argent de poche d’un ministre, il faut choisir son camp et sa console, armée l’une comme l’autre d’une batterie de hits. Mais aussi inégalable que puisse être le catalogue de la Super Nintendo, plus d’un jeu Mega Drive vient mettre au supplice le Nintendophile mordu et convaincu. Parmi les Sonic, Virtua Racing, Streets of Rage et  autres tentations exclusives promptes à vous tacler un plombier dans les genoux, Aladdin fait particulièrement saliver, démontrant en beauté que les jeux à licences ne sentent pas forcément l’essence. Pourtant,  la Super Nintendo aussi a droit à sa propre version, signée elle par Capcom et un certain Shinji Mikami, futur créateur de Resident Evil. Mais aussi réussie soit-elle, cette balade très classique reste loin de la claque administrée par le studio Shiny sur la version Mega Drive.

Un brin de génie

Bien speed, la fuite en tapis réclame réflexes et sang-froid. Chaud devant !

Basé sur l’un des meilleurs films Disney, le jeu part déjà du bon pied avec une aventure farcie d’action, d’humour et d’exotisme magique pour un dépaysement garanti. Mais quand, en prime, le titre affiche une réalisation et une animation à faire pâlir un dessin animé, le joueur voit tous ses voeux exaucés. Démonstration de vie et de souplesse, Aladdin court, saute et frappe avec un naturel démentiel, véritable marque de fabrique de David Perry, également papa de Cool Spot et des excellents Earthworm Jim. Certes, le voyage au pays des Milles et Une Nuits ne demandera pas toute la votre pour venir à bout de ses dix niveaux pas très coriaces aux yeux d’un habitué des sauts périlleux. Mais à l’image du film dont les délicieuses musiques vous ensorcellent les oreilles, difficile de s’en lasser, même lorsque le bonheur vire au par cœur.